Le Petit Blog d'Emcy

Mais quel plaisir d'ouvrir les volets ce matin ! Un doux soleil de printemps sur fond de ciel bleu, Quelques petits nuages blancs par-ci, par-là, juste assez pour faire joli, Les forsythias dorés d'hiver qui n'en finissent pas de flamboyer, Le cerisier du voisin qui explose de toutes ses fleurs blanches, Notre vieux pommier, rempli de milliers de boutons roses et qui nous promet déjà de belles pommes pour l'été, Quelques jonquilles éparpillées - l'humidité de l'hiver n'aura pas tout détruit, Des myosotis un peu partout, Mille petits oiseaux qui gazouillent dans les arbres, Un pic-vert au loin, qui "toc-toque" sur un tronc d'arbre de tout son bec, Deux pigeons amoureux qui roucoulent sur le toit de notre maison, Le chien et le chat qui se courent après et jouent à cache-cache dans le jardin. Plaisirs simples d'un dimanche matin ordinaire.  Le bonheur c'est pas grand-chose,

Depuis toute petite, allez savoir pourquoi, j'aime le Cirque. Oh ! Pas les grands cirques aux noms prestigieux, non : plutôt le petit cirque familial, celui qui ne paie pas de mine. Vous savez ? celui qui s'installe en fin de journée dans un petit village pour vous présenter son " Tout Nouveau Spectacle ! " le lendemain après-midi, et qui remballe aussitôt le spectacle terminé pour déjà repartir vers sa prochaine étape. Je crois que  j'ai dû faire partie d'un cirque comme celui-là dans une autre vie. Sinon pourquoi autant d'émotion à chaque fois que je vois un chapiteau ? Haha ! Rassurez-vous : étant donné ma médiocre condition physique je n'étais de toute évidence ni trapésiste ni équilibriste ! Plutôt un  petit clown. Oui ça me va bien ça, clown... Hier en fin de journée, dans ce joli petit hameau savoyard où je passe quelques jours de vacances, est arrivé le Cirque Prein. Ah ! On ne pouvait pas ignorer son arrivée tonitruante ! À g

- Quand tu adoptes une attitude professionnelle face à une soudaine et étrange demande d e consultation spécialisée ; - Que malgré tout tu joues conscien cieusement ton rôle d' " I nfirmière -E ducatrice - à - la - S anté " en pr enant tout de suite le rendez-vous demandé mais pas en urgence , puisqu' il ne présente pas de caractère d'urgence ; - Que que tu prends bien le temps de rassurer ton jeune patient et de lui expliquer pourquoi l a date du rendez-vous est d ifférée , histoire d'apprendre à ce cher petit à gérer s es frustrations ;   - Qu e quelqu'un d'aut re décide quand-même de répondre favorablement à la demande pressante du jeune et prend un rendez-vous de son côté, ailleurs et plus vite, sans même t'en parler, et su rtout s ans tenir aucun compte de ton avis (malgré ton désaccord écrit et argumenté ) sous prétexte que lui , il travaille pour le B ien- Ê tre du J eune (genre toi t'es qu'une

Théo a 11 ans, et aujourd'hui nous avons rendez-vous chez le dentiste. Il a une dent de lait qui bouge mais qui ne veut pas tomber toute seule. Il va donc falloir l'aider un petit peu. Il n'est pas du tout inquiet (me dit-il...), mais il me pose quand-même tout un tas de questions durant les 10 minutes de trajet en voiture. Pas forcément à propos de ses dents, d'ailleurs. Sans doute sa façon à lui de se convaincre : même pas peur ! A peine arrivé dans le cabinet dentaire il s'installe sur le fauteuil et demande : "M'dame vous allez enlever ma dent de lait, c'est ça ?" "Oui je pense qu'il le faut Théo, sinon ta nouvelle dent risque de pousser de travers..." "Bon. D'accord. Alors, et après : j'aurai plus de dents de lait, c'est ça !?" "Euh... ben non en effet : c'est la dernière dent de lait qui te reste." "Bon. D'accord. J'aurai plus que des dent

Selim est originaire du Moyen-Orient. Il a un accent "terrible", dans les deux sens du terme : à la fois adorablement exotique et assez difficile à comprendre. En tout cas pour moi ! Je ne comprends donc pas toujours très bien du premier coup ce qu'il veut me dire et je dois souvent lui demander de répéter. C'est pourquoi, lorsqu'il m'a parlé d'un problème de dents tout à l'heure, j'ai d'abord cru que je l'avais mal compris. Mais non... "Emcy, je veux demander : tu sais, quand j'ai arrivé en France, avant venir ici au foyer, on m'a pris chez le dentiste et tout de suite, comme ça, on m'a enlevé quatre dents. Tu compris ? QUATRE dents !" et il me montre 4 avec ses doigts. Ne saisissant pas tout de suite où il veut en venir, j'hésite un peu et je cherche d'abord une réponse "médicale", simple et acceptable : "Oui je crois que je comprends, Selim : on t'a sûrement enlevé le

Marco a 9 ans. Depuis presque un an, nous avions dû suspendre les rendez-vous chez la dentiste, qui pourtant est un ange de douceur et de patience avec les enfants que je lui amène. Alors que les premières fois tout se passait bien, il est arrivé tout à coup un moment où Marco n'arrivait plus à maîtriser sa peur, et la consultation se terminait systématiquement par un refus catégorique d'ouvrir la bouche, suivi d'amères larmes de déception sur lui-même. Inutile évidemment d'insister dans ces conditions, surtout qu'il n'y avait pas de soins urgents à faire. Mais Marco a grandi, et voilà qu'il me sollicite l'autre jour pour reprendre un rendez-vous : "Tu sais Emcy : je suis grand maintenant ! Tu peux prendre rendez-vous chez la madame dentiste, je suis prêt !" Ca tombe bien, je viens de recevoir le document de la sécu qui lui propose de faire un bilan bucco-dentaire pour ses 9 ans.  Le jour du rendez-vous arrive donc. Nous e

Pour mon plus grand plaisir, les démonstrations d'affection des enfants ne sont pas rares dans mon boulot, et c'est bien souvent une des raisons qui me donnent la force de tenir bon et l'envie de continuer.  La petite Marie, qui ne m'avait pas vue depuis plusieurs jours, m'aperçoit de loin ce midi et se précipite vers moi du bout du couloir. C'est une petite puce affectueuse et très démonstrative. Elle court aussi vite qu'elle peut, je lui ouvre les bras et elle se jette littéralement sur moi : "Emcyyyyy, câliiiiin !!!" Comment voulez-vous résister à ça ?! Elle s'accroche à mon cou, me serre fort, fort, fort dans ses petits bras et ne décolle plus le nez de mon giron. Après un long moment "calinou" que j'estime suffisant, je la repousse tout doucement et je lui dis : "Eh ben dis donc ! En voilà un gros câlin, ça me fait drôlement plaisir ! Tu as l'air contente de me voir on dirait ?"  Alors

Rendez-vous hier après-midi chez l'ophtalmologue pour Karim , 14 ans. Il est arrivé il y a à peine 3 semaines et on ne se connaît pas encore très bien. Comme je le fais à chaque fois que j'accompagne un gamin chez un spécialiste - et parce que je sais que l'inquiétude n'est jamais bien loin, malgré leurs airs de petites terreurs des bacs à sable - je profite du trajet en voiture pour lui expliquer rapidement comment va se passer la consultation. Je n'oublie pas de lui dire que l'ophtalmo lui mettra sans doute des gouttes qui piquent un peu dans les yeux, et je précise que nous allons probablement devoir passer un certain temps (voire un temps certain) dans la salle d'attente, et que donc je compte sur lui pour rester calme. Après la première partie de la consultation, l'ophtalmo lui met effectivement une goutte dans chaque oeil pour préparer la suite de l'examen. Puis elle me confie son flacon pour que j'en fasse autant dans la sal

Il fait beau et Jules, 12 ans, est en train de jouer au ballon dans le parc du foyer avec d'autres enfants. Comme à son habitude, il se précipite vers moi aussitôt qu'il me voit arriver sur le parking : "Emcy ! Emcy ! Je dois te parler ! Absolument ! Maintenant ! C'est très urgent !!"  Pour ceux qui l'auraient un peu oublié : c'est toujours très urgent à 12 ans. Amusée, je m'arrête et je le regarde en feignant la perplexité : "Ah bon ?! Ben dis-donc, ça m'a l'air très sérieux, là... Qu'est-ce qui se passe, y'a quelque chose qui ne va pas mon grand ? Explique-moi ça..." Jules se plante bien droit devant moi, met un pied en avant, croise les bras sur son torse et lève le menton pour paraître un peu plus grand. Il me fait trop penser au petit Pépé , le fils du chef Soupalognon-y-Crouton dans "Astérix en Hispanie" , et je dois faire un très gros effort pour garder mon sérieux. Très sole

Les vacances de printemps ont commencé et il fait beau depuis plusieurs jours. Les enfants du foyer jouent au ballon dans le parc et s'en donnent à coeur joie. Lorsque j'arrive en ce début d'après-midi, Jules m'aperçoit de loin et se précipite vers moi : "Emcy, Emcy ! Tu dois prendre rendez-vous pour moi !!!" "Encore !?! Bonjour Jules, d'abord..." "Ouais. Ouais. Bonjour. Bon t'as compris ? Faut prendre rendez-vous. TOUT de suite ! Avec un Nooo... Rohhh... un Noère... enfin tu sais bien, un docteur pour le nez quoi. Et c'est urgent. TRES urgent !" "Ah bon ?! Mais d'abord, explique-moi : qu'est-ce qui t'arrive de si urgent ?" "Ben c'est mes yeux : y pleurent tout le temps. Et mon nez aussi : y coule tout le temps aussi. C'est à cause du docteur. Chui allé le voir ce matin. Et il a dit que j'étais all ergique au po lystyrène. Donc tu dois prendre rendez-vous

La petite Ch ar lotte, 11 ans , a rendez-vous à l'hôpit al cet après-midi pour une visite médicale de contrôle. Au début ça l'angoissait un peu ces visites, mais c'est déjà la troisième fois que nous y allons aujourd'hui et elle n'est plus trop inquiète, elle sait déjà comment ça va se passer. Apr ès un long moment passé dans la salle d'a ttente, l a pédiatre nous accueille enfin. Elle pose rapidement quelques questions à propos de la tolérance au traitement que la petite prend depuis deux mois , et puis elle commence à l'examine r . Elle commente son auscultation au fur et à mesure pour rassurer la gamine et bien lui expliquer ce qu'elle lui fait, ou ce qu'elle va lui faire . Tout au l ong de l'examen Charlotte reste très sage et se montre coopéran te .   L 'examen e st enfin terminé et la pédiatre demande à Charlotte si elle a des questions à lui poser ? Euh... n on. Nous retournons dans la salle d'at

Ce matin c'est au tour d'Antoine et de Léo d'aller chez l'orthodontiste. Le temps pour moi de trouver une voiture disponible (mon passe-temps favori), et me voilà arrivée dans leur foyer pour les récupérer illico et arriver à l'heure au rendez-vous chez l'orthodontiste. Evidemment, comme d'habitude je suis en retard. Et bien entendu, comme d'habitude ces chers petits prennent tout leur temps. Je ne sais pas si vous avez remarqué ce truc, toujours inversement proportionnel : plus vous avez du temps devant vous, et plus vite les gamins sont prêts ; et plus vous êtes à la bourre, et plus ils mettent de temps pour se brosser les dents ou trouver leurs chaussures... Bien ! Les dents sont brossées, les chaussures sont retrouvées, et nous voilà enfin en route. La fameuse "loi de Murphy" en rajoute une couche en nous mettant tous les feux au rouge tout le long du trajet. Les garçons sont tous les deux à l'arrière et se tiennen