Confinement.40
Samedi 25 avril.
Confinement, jour
40.
Et sauter dans
les flaques [...], bousiller nos godasses et s'marrer,
Et entendre ton rire comme on entend la mer, s’arrêter, repartir en arrière...
Et entendre ton rire comme on entend la mer, s’arrêter, repartir en arrière...
(Renaud, Mistral
Gagnant)
Eh bien ça y est,
nous y voilà. C’est donc cela, une vraie quanrantaine de quarante
jours…
Moi qui d’habitude
me régale d’avance de longs week-ends de glandouille dans mon nid
douillet, sans nul besoin de mettre le nez dehors entre le vendredi
soir et le lundi matin, je commence quand-même à être un chouia en manque de
certaines activités. Peut-être même plus que je n’aurais pu le
croire au départ. Enfin, disons surtout que ça me manque parce que
c’est interdit. Ben oui, c’est toujours pareil : on
t’empêche de faire un truc et bim, alors que tu n’y pensais même
pas ça commence à te démanger. C’est comme quand on te dit :
« Ne pensez pas à une girafe ».
Quarante jours sans
promenade au bord du lac ? Je n’y vais pas tellement souvent
mais là, si je pouvais, je vous jure que j’en ferais bien deux
fois le tour, juste pour le plaisir (non pas trois, faut pas exagérer, je n'y arriverais pas).
Quarante jours sans
aller voir le dernier film dans mon petit cinéma de quartier que j'adore, alors
que je venais juste de recharger ma carte d’abonnement quelques jours avant le confinement ? Avouez
que c’est con.
Quarante jours sans
potjevleesch-frites-salade-mayo-maison, ni délicieuse bière bien
fraîche, sur la jolie terrasse fleurie de ma brasserie préférée ?
J’en rêve la nuit !!!
De plus en plus
proche de la résidence du troisième âge que de la cour de mon
école maternelle (oui, bon, vous la belle-mère hein, ça va), ma
raison raisonnée d’adulte raisonnable me suggère malgré tout de rester
tranquille. Me promet qu’on va « s’en sortir sans sortir ». Me chuchotte à l’oreille que rien ne sert de râler, il faut
respirer à fond. Mais j’ai beau être sage et obéissante, mon
esprit d’adolescente rebelle attardée, jamais bien loin et
toujours prêt à dégainer, commence un tout petit peu à grincer
des dents. A la trouver mauvaise. A ruer dans les brancards. Surtout
quand ma petite voix s’y met avec ses « Calme-toi ».
Alors celle-là, toujours le mot qu’il faut pour me faire sortir de
mes gonds. Et je vous laisse imaginer que les trente jours
d’assignation à résidence, auxquels j’avais déjà eu droit en
guise d’apéritif pour cause de patte folle (juste avant le
confinement-poil-aux-dents) n’arrangent pas tout à fait mes affaires.
Heureusement que j’ai une patience d’ange à toute épreuve (la
patience, pas l’ange) mais quand-même : faudrait voir à pas
trop pousser mémé dans les orties parce qu'elle a pas de culotte. Et quand, mal réveillée,
j’entends l’autre là, ce matin, qui chante à la radio « Combien
de temps, combien de temps », moi je déchante et je
deviens même carrément vulgaire (« Ta G… ! »).
Du coup je ne sais
pas trop ce qui s’est passé ce matin. Peut-être ce chiffre
tout rond là, situé pile-poil entre trente-neuf et quarante-et-un,
qui m’a perturbée, à m'en filer la fièvre du samedi soir un samedi matin. Ou alors toute cette énergie emmagasinée,
aussi parfaitement inutile que superflue, qui a eu besoin de
s’échapper pour prendre un peu l’air. Va savoir… N’empêche
que j’ai soudain eu envie de rattraper tout le retard accumulé dans la
rubrique hors catégorie « c’est-pas-urgent-ça-peut-attendre ».
Autrement dit : je me suis enfin décidée et j’ai fait le
ménage. Alors tout y est passé, hein : le tapis, le canapé,
la salle de bains… chiffon à poussières, aspirateur, balai à
franges… Une vraie tornade blanche ! Ca brillait tellement que
le soleil lui-même est resté planqué jusqu’à midi, tellement il
a été saisi. Même la Poilue m’a regardée de travers, l’air de
me dire « Non mais ça va pas bien toi, qu’est-ce qui te
prend ? Où sont passés mes poils perdus ?! ».
Mais comme le soleil
est revenu en début d’après-midi et que j’avais des
circonstances exténuantes, je me suis autorisée une petite heure de
bronzette à ma fenêtre. Oui… c’est un nouveau concept :
j’ai inventé le « bronzage d’intérieur ».
D’ailleurs, dès qu’on en aura fini avec cette quaranfitaine de
coronamachintruc, je pense que je vais déposer le brevet. Eh !
Faut bien que je pense à ma retraite ! Sinon, qui le fera ?!
Allez, courage à
tous... 😉
Prenez soin de vous, et si vous le pouvez : RESTEZ CHEZ VOUS ! 💕
Je vous embrasse et je vous aime. 😘
Prenez soin de vous, et si vous le pouvez : RESTEZ CHEZ VOUS ! 💕
Je vous embrasse et je vous aime. 😘
Emcy
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