Confinement.15




Mardi 31 mars.
Confinement, jour 15.
La parano me guette mais je suis prudente : je me méfie…

Ce matin le constat est sans appel : je dois descendre mes poubelles, sinon mon cagibi va se transformer en syndrome de Diogène. Mais depuis mon dernier voyage en ascenseur il y a… hou-houuuuu, je ne sais même plus combien de temps, il paraît que les choses ont un peu changé à l’extérieur. Alors réfléchissement, réfléchissement…

Ma petite voix (qui se mèle tout le temps de ce qui ne la regarde pas) m’a proposé d’aller faire un tour sous l’évier de la cuisine, on ne sait jamais, des fois qu’il me resterait des gants jetables quelque part. Pas con pour une fois la petite voix. La dernière fois que j’en ai vu, c’était pour ramasser les crottes de Mirza qui était venue passer des vacances chez moi l'été dernier, pendant que sa mère (ma fille) se la coulait douce du côté de l’Auvergne. Bingo : deux paires ! Merci la petite voix, deux c’est toujours mieux que rien.

Et me voilà partie en expédition :
- enfiler mes jolis gants de Schtroumpfette
- attraper mes 3 sacs bien remplis de la main gauche
- ouvrir la porte de la main droite pour sortir de chez moi (et constater avec joie que le palier est toujours là)
- vérifier 3 fois avant de refermer que j’ai bien mes clés (pour pouvoir revenir à la case départ), et aussi mon portable (pour appeler au secours au cas où)
- appeler l’ascenseur d’un doigt (ganté mais néanmoins timide)
- ouvrir la porte de ma main libre (était-elle vraiment aussi lourde, cette porte, avant)
- prendre une grande respiration et monter dans la cabine en apnée (mais obligée de tricher un peu, parce que 7 étages plus le rez de chaussée avant d’arriver au sous-sol sans respirer, tricheur toi-même)
- attraper mes sacs (merde, je les ai posés par terre), pousser la porte avec les fesses et quitter la cabine
- remplir mes poumons de l’air frais de la cave et reprendre une couleur à peu près normale (quoique)
- descendre les quelques marches restantes, poser mes sacs (oui, encore) pour ouvrir la porte coupe-feu super lourde qui s’ouvre vers moi (depuis le temps qu’on parle d’assouplir ce p***** de groom, c’est pour quand, nom de diousssss)
- déposer mes sacs poubelles (y compris celui avec le pipi de chat) dans les bacs faits pour ça
- remonter au rez de chaussée pour vérifier ma boîte aux lettres (vide évidemment, même pas une toute petite facture, mais qui s’en plaindrait)
- remonter dans l’ascenseur en touchant le moins de trucs possible (on n’a absolument pas conscience de tout ce qu’on touche tous les jours sans y penser)
- rentrer chez moi et vite refermer la porte parce qu'on sait jamais (à double tour, c’est plus sûr)
- vérifier si je respire toujours normalement (oui, c’est bon)
- hésiter…
- accrocher mes sacs de transport à la poignée de la porte (pour ne pas salir chez moi)
- enlever mes chaussures et les mettre dans un coin (loin) jusqu’à je sais pas quand
- hésiter encore…
- me laver les gants (je vous rappelle que je n’en ai retrouvé que 2 paires, alors si ça doit durer 2 mois faut bien que j’économise, et puis d'abord je fais ce que je veux)
- galérer à les enlever (essayez pour voir)
- me demander où je vais bien pouvoir les poser, maintenant qu’ils sont propres (enfin je crois) sans prendre trop de risque
- et enfin : me laver les mains (deux précautions valent mieux qu'une, prudence est mère de sûreté et une femme avertie vaut deux hommes).

Et c’est à ce moment-là que ma petite voix (qui était restée bien tranquillement planquée jusque là) est revenue faire sa crâneuse, pour prendre un ton qui ne m’a pas plu et me traiter de trouillarde. Alors je lui ai tiré la langue dans le miroir de l’entrée et je lui ai dit d’aller se faire voir ailleurs.

Pffffff… Je suis crevée moi, j’ai l’impression d’avoir fait un Khôlanta-Poubelles ! Encore heureux qu’on ne me demande pas de rester immobile pieds nus debout sur un poteau en maillot de bain pendant 3 ou 4 heures en attendant que le virus se fatigue… ça serait le pompon de marin sur la galette bretonne !

Allez, courage à tous... 😉
Prenez soin de vous, et si vous le pouvez : RESTEZ CHEZ VOUS ! 💕
Je vous embrasse et je vous aime. 😘
Emcy

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